jeN SILICON VALLÉE, lancer une ou deux startups sur le terrain est une étape essentielle sur le chemin du succès d’un entrepreneur. Pour leurs homologues européens, une seule faillite peut faire dérailler une carrière. Être marqué une fois comme un échec est tout ce que les banques et les autres investisseurs doivent rester à l’écart pour toujours. Une nouvelle étude montre l’étendue de la stigmatisation qu’un échec passé peut avoir sur les créateurs d’entreprise potentiels et comment y remédier.
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Dans le passé, les pouvoirs publics français ont souvent « signalé » les hauts dirigeants d’entreprises qui avaient fait faillite aux yeux de tous. La tache figurait en bonne place dans les dossiers pendant trois ans et était facilement accessible aux banques, qui l’utilisaient pour éviter les gestionnaires autrefois défaillants. En 2013, la politique a été modifiée : le système de signalement a été aboli et les 143 000 anciens entrepreneurs ont été informés de leur nouvelle ardoise nettoyée. Le quart de nuit a donné aux chercheurs une chance de voir quel impact le système de signalisation avait eu.
Christophe Cahn et Mattia Girotti de la Banque de France, qui gérait la base de données des faillites, ainsi qu’Augustin Landier de HEC Paris, une école de commerce, a suivi la fortune des dépavillons. Dans un article du Revue d’économie financière ils écrivent que l’élimination de la tache d’insolvabilité a augmenté d’au moins 19% la probabilité que des dirigeants ayant échoué une fois créent une nouvelle entreprise. Les banques ont accordé plus de crédit et réduit les intérêts de certains prêts de près de 0,5 point de pourcentage.
L’impact a été le plus important pour les jeunes fondateurs avec des disques courts. Plus surprenant, les banquiers semblaient prendre des décisions sur la base des informations qui leur étaient soumises par les régulateurs. Il est toujours possible, quoique un peu moins pratique, pour les prêteurs d’obtenir des détails sur les entreprises passées d’un emprunteur. Une fois que l’information était hors de vue immédiate, peu semblaient s’en soucier.
Le résultat est une justification pour les décideurs politiques français, qui ont expressément voulu encourager les entrepreneurs échoués à réessayer. Environ un gestionnaire sur 40 a été signalé à un moment donné, dont beaucoup ont attendu les trois ans jusqu’à ce que la stigmatisation soit passée pour recommencer. Les banquiers, quant à eux, voudront peut-être fouiller dans l’historique de leurs emprunteurs : l’étude révèle qu’une entreprise créée par un dirigeant qui avait déjà fait faillite est presque deux fois plus susceptible de faire faillite. Troisième fois chanceux?
Cet article est paru dans la section Affaires de l’édition imprimée sous le titre « Essuyer l’ardoise »